En 2014, la Belgique a attiré 198 projets d'investissements étrangers, ce qui représente un record, mais la création d'emplois par projet est la plus faible jamais enregistrée, selon la 12e édition du "Baromètre de l'Attractivité" publié jeudi par Ernst & Young (EY).
Par rapport à 2013, le nombre d'investissements étrangers en Belgique a augmenté de 13%. Sur ces 198 investissements étrangers, environ deux tiers (127) sont totalement nouveaux. La Belgique figure au cinquième rang des pays européens les plus attractifs aux yeux des investisseurs étrangers, derrière le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France et l'Espagne.
En Wallonie, le nombre d'investissements étrangers est passé de 36 en 2013 à 55 en 2014, grâce à la province de Liège qui a vu les projets d'investissement sur son territoire passer de 10 à 21. La Flandre a également connu une hausse de 110 à 121 projets d'investissement l'année dernière, avec 55 investissements étrangers pour la seule province d'Anvers, tandis que Bruxelles a attiré 22 projets, soit sept de moins qu'en 2013, son deuxième plus mauvais score depuis 2005. "Bruxelles reste malgré tout la deuxième ville belge par ordre d'importance pour les investisseurs étrangers. Selon les personnes interrogées, Bruxelles fait également partie du top six des capitales européennes les plus attractives", souligne le baromètre.
Un bémol toutefois: le nombre moyen d'emplois par projet d'investissement étranger continue à diminuer. Au total, les 198 projets d'investissement ont créé 3.481 emplois en Belgique, ce qui représente en moyenne seulement 17,6 emplois par projet. En 2004, la moyenne était encore de 42,9 emplois par projet d'investissement. La Belgique se situe largement sous la moyenne européenne de 43,5 emplois par projet.
Tax shift
Selon EY, "cette situation s'explique sans conteste par le handicap de notre pays en matière de coûts salariaux et du travail. Une personne interrogée sur deux estime que le coût du travail est trop élevé en Belgique".
Le baromètre montre que les investisseurs perçoivent la pression fiscale élevée en Belgique comme "le problème numéro un", suivi par l'écart salarial par rapport aux autres pays européens.
Dès lors, il n'est guère surprenant de constater que 62% des investisseurs interrogés considéreraient un "tax shift" (glissement de la fiscalité) permettant de réduire les coûts salariaux et du travail comme un signal positif et que 65% des personnes interrogées jugent que le saut d'index est une bonne mesure pour le climat d'investissement.
En outre, un chef d'entreprise interrogé sur trois indique que les problèmes de mobilité ont un impact négatif sur les décisions d'investissement.
Autre motif d'inquiétude: à peine 9% des entreprises déclarent envisager la réalisation d'investissements dans notre pays l'année prochaine et 17% des personnes interrogées déjà présentes en Belgique prévoient une délocalisation de leurs activités ou sont très incertaines à cet égard.
Secteurs précis
"Les chiffres démontrent que la Belgique attire de nombreux nouveaux projets, mais il est frappant de constater que nous progressons uniquement dans quelques secteurs", commente Leo Sleuwaegen, professeur en "International Business Strategy" à la KU Leuven, cité dans un communiqué. "Ce qui devient vraiment préoccupant, c'est la faible intention d'effectuer des investissements d'expansion et les rares investissements dans de nouveaux headquarters en Belgique, à peine quatre dans notre pays. Les Pays-Bas, par exemple, en ont enregistré 15 et l'Irlande 16, grâce à un faible taux d'imposition nominal de 12,5%. Les projets en R&D et dans le secteur ICT sont eux aussi très limités."
L'année dernière a également été une année record pour les investissements étrangers directs en Europe avec 4.341 projets (+10%) par rapport à 2013.
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